Hommage à notre président Rémi Fabre
Suite au décès soudain de notre président, Rémi Fabre, plusieurs membres du bureau de l’association ont tenu à lui rendre hommage aux obsèques qui se sont tenues le 26 décembre.
Hommage du bureau de Nantes-Histoire, lu par Stanislas Jeannesson, trésorier de l’association
La disparition brutale de Rémi Fabre, survenue le 21 décembre, laisse un vide immense. Rémi était le président de Nantes-Histoire depuis 2020, il était un ami sur lequel toutes et tous savaient qu’ils pouvaient compter. Il portait notre association d’histoire citoyenne, comme il aimait à le rappeler, de son enthousiasme, de son engagement fidèle et continu. C’est à son initiative, et malgré les difficultés liées au covid, qu’elle s’est dotée d’un site internet, qu’elle s’est largement ouverte à la jeune génération, qu’elle a su renouveler ses activités, il y a peu encore en proposant des soirées ciné-histoire – il devait inaugurer la première séance et n’a malheureusement pas pu le faire. Que nous nous retrouvions en CA, à l’université ou à son domicile, ou dans la configuration plus réduite du bureau, autour d’un café, il animait nos discussions, il donnait les impulsions nécessaires, il nous transmettait son infatigable ardeur. Il assistait à chaque conférence, actif et bien présent, et ne manquait jamais de poser une question qui manifestait sa curiosité, sa grande culture et son intérêt. Rémi était à l’image de ce que veut être notre association : engagé, exigeant, ouvert au dialogue et à l’argumentation, fidèle à ses valeurs, républicaines, citoyennes, sociales et laïques. Il croyait aux vertus de l’histoire, « science des hommes dans le temps » comme l’écrivait Marc Boch, au partage des connaissances, à la force de la réflexion et de l’échange.
Pour mieux souligner à quel point le métier d’historien était pour Rémi l’expression même de ses convictions, il faut rappeler quelques-unes des figures et des thématiques auxquelles il a consacré l’essentiel de ses recherches : Francis de Pressensé, président de la Ligue des Droits de l’Homme de 1903 à 1914, qui fut le sujet de sa thèse de doctorat ; Théodore Ruyssen et le mouvement La paix par le droit ; les étudiants protestants face aux totalitarismes et plus généralement l’histoire du protestantisme dans la France contemporaine ; la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 ; les défenseurs de la paix entre 1899 et 1917 ; Jean Jaurès enfin, sur lequel il a publié de nombreux articles et dont, avec d’autres, il a contribué à éditer les œuvres complètes. Ces hommes, ces femmes aussi, qui, en ces temps difficiles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, ont dédié leur vie à la justice, à la République, à la Paix, l’historien qu’était Rémi leur a redonné corps et a mis au jour leur pensée riche, complexe et féconde. Il avait en lui leur optimisme, leurs indéfectibles convictions, leur force de caractère, leur foi en l’humanité. C’est tout cela qu’il a insufflé à Nantes-Histoire et qu’il nous a transmis. Notre association poursuivra sur la voie qu’il lui a montrée, nous ne l’oublierons pas. Merci Rémi pour tout ce que tu nous as donné.
Hommage d‘Arthur Maillot, membre du bureau de l’association
Nous sommes ici pour rentre hommage à Rémi Fabre, un homme aimé de sa famille, de ses amis et de ceux qui ont eu la chance de le rencontrer comme je l’ai eu moi-même dans le cadre de l’association Nantes-Histoire. Rémi était un président d’exception : à l’écoute, toujours souriant et prêt à accueillir de nouveaux membres. Rémi tenait particulièrement à ouvrir cette association aux plus jeunes. Sa volonté de transmettre était son leitmotiv et les générations qui le suivent ont pu profiter de son expérience et de sa bienveillance. Tout au long de mon parcours à Nantes-Histoire, j’ai eu l’opportunité de voir Rémi soutenir les projets proposés par les nouveaux membres tout en les guidant avec beaucoup de générosité dans ces moments associatifs.
Pour tout ce que tu nous as appris Rémi, je voudrais te remercier. Merci Rémi, pour ta confiance, ton courage et ta gentillesse.
Hommage de Marie-France Lestrat, vice-présidente de l’association
L’arbre et la graine, de Benoît Marchon
Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent.
Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un arbre qui tombe.
Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme une porte qui claque.
Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un silence qui hurle.
Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?
Vous trouverez ci-dessous quelques articles de Rémi Fabre disponibles en libre accès sur les plateformes académiques :
« Pressensé et la séparation des Églises et de l’État. Une contribution importante », Cahiers Jaurès, n° 171, 2004, p. 25-34.
« Un exemple de pacifisme juridique : Théodore Ruyssen et le mouvement « la paix par le droit » (1884-1950) », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 39, juillet-septembre 1993, p. 38-54.
« La campagne de Jaurès sur le Maroc. Entre pacifisme et colonialisme », Cahiers de la Méditerranée, n° 91, 2015, p. 101-113.
Ainsi que quelques-uns de ses ouvrages :
Lundi 20 janvier 2025 en Amphi A Bâtiment Bias 2, 10 rue Bias
18h15 : Charles Nicol (Docteur en histoire et en théologie) | Une foi exposée. Les protestants de Nantes et de sa région, XVIe-XVIIe siècles
La séance de Peindre l’histoire aura lieu le jeudi 23 janvier 2025!
Actualités historiques
Cette année-là à Nantes
Nos objectifs : l’histoire citoyenne, l’histoire partagée
Créée en 1987, Nantes-Histoire est une association qui travaille à promouvoir une histoire citoyenne. Tout en prenant en compte la dimension locale, elle se veut généraliste, dans la plus grande variété des sujets, des périodes historiques, des échelles géographiques. Les lumières qu’apporte l’histoire peuvent et doivent servir à éclairer les problèmes d’aujourd’hui et nos engagements dans la cité.
Profondément ancrée à Nantes et alentours, en même temps qu’ouverte sur le monde, notre association a pour objectifs de répondre au désir d’histoire qui existe chez beaucoup de nos concitoyen·nes et de le susciter. Nous nous situons dans la grande tradition républicaine des Universités populaires du début du XXe siècle et des mouvements d’éducation populaire de la Libération, tout en nous préoccupant de renouveler cette tradition et d’être pleinement en phase avec notre temps.
Si l’acquisition des connaissances historiques est le fruit d’un effort de recherche exigeant, et si la parole des spécialistes constitue une base indispensable, l’interprétation de ces données est l’affaire de chacun·e et de toutes et tous. L’histoire telle que nous la concevons s’appuie sur la pluralité des voix et des interprétations, aux antipodes des certitudes dogmatiques. Le temps du débat constitue ainsi un moment essentiel à la fin de nos conférences et nous entendons le prolonger sur notre site.
Éclairer le présent par le passé, être attentif aux différences et aux changements autant qu’aux ressemblances et aux continuités, tels sont les principes de notre association.