3 janvier 2021 | Bruno Laurioux
La diététique, une histoire de longue durée, de l’Antiquité à nos jours
Présentation du conférencier
Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud et agrégé d’histoire, Bruno Laurioux a enseigné aux universités Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Depuis 2016, il est Professeur d’histoire du Moyen Âge et de l’Alimentation à l’université de Tours. Il préside l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation et le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (Ecole Nationale des Chartes, Université PSL). Il a écrit et dirigé une vingtaine d’ouvrages et une centaine d’articles sur l’histoire de l’alimentation et l’histoire culturelle. Derniers ouvrages parus : avec C. Esnouf et J. Fioramonti, L’Alimentation à découvert, CNRS Editions, 2015 ; avec M.-P. Horard-Herbin, Pour une histoire de la viande, Tours-Rennes, PUFR-PUR, 2017 ; avec Agostino Paravicini Bagliani et Eva Pibiri, Le Banquet: Manger, boire et parler ensemble (XIIe-XVIIe siècles), Firenze, SISMEL-Galluzzo, 2018 ; avec K. Stengel, Le Modèle culinaire français. Diffusion, adaptations, transformations, oppositions dans le monde (XVIIe-XXIe siècle), Tours, PUFR (coll. « Tables des Hommes »), 2021. La plupart de ses articles sont disponibles sur sa page Academia.
Résumé de la conférence
Depuis sa naissance, il y a environ 2500 ans en Grèce, la diététique a connu de profondes évolutions. Dès le début, elle est bien toutefois cet art dédié aux règles du bien-vivre qui va régner pendant deux millénaires dans les concepts et l’imaginaire occidentaux. Mise à l’arrière-plan aux XIXe et XXe siècles par l’idéal d’un régime alimentaire collectif et scientifique, la diététique a refait surface ces dernières décennies, à l’occasion des crises sanitaires et en bénéficiant de la volonté de reprise en mains par les individus de leur alimentation. Au-delà de ces grandes évolutions, faire l’histoire de la diététique c’est aussi mieux comprendre les racines de certaines de nos pratiques alimentaires et nous aider peut-être à relativiser nos angoisses actuelles. Pour cela, on examinera de près les exemples du melon et du sucre.
Quelques références bibliographiques (de l’Antiquité à nos jours) :
Wilkins (John), « Medical Literature, Dieat, and Health », in A Companion to Food in the Ancient World, J. Wilkins & R. Nadeau (éd.), Chichester: Wiley, 2015, p. 59-66.
Ouerfelli (Mohamed), Le Sucre. Production, commercialisation et usages dans la Méditerranée médiévale, Leiden-Boston, Brill 2008 (The Medieval Mediterranean, 71)
Nicoud (Marilyn), Les Régimes de santé au Moyen Âge. Naissance et diffusion d’une écriture médicale (XIIIe-XVe siècle), 2 vol., Rome: Ecole Française de Rome, 2007.
Ferrières (Madeleine), « Boire frais : re-naissance et mort d’un paradigme », In Pratiques et discours alimentaires en Méditerranée de l’Antiquité à la Renaissance. Actes du 18ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 4, 5 & 6 octobre 2007, Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2008, p. 437-449 (Cahiers de la Villa Kérylos, 19).
Charbonneau (Frédéric), « ‘Melon pervers’. Attraits et périls de la bonne chère au siècle de Vatel », XVIIe siècle, 217, 2002/4, p. 583-594.
Marchand (Claire), Le Médecin et l’alimentation. Principes de nutrition et recommandations alimentaires en France (1887-1940), thèse de doctorat, université François-Rabelais de Tours, 2014.
Fischler (Claude), L’Homnivore, Paris: Odile Jacob, 2001.
Adamiec (Camille), Devenir sain. Des morales alimentaires aux écologies de soi, Rennes-Tours: PUR-PUFR (Tables des Hommes), 2016.
Bruno Laurioux
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