9 octobre 2023 | Amphithéâtre Kernéis (faculté de médecine)
Biographie
Maîtresse de conférences en archéologie protohistorique à Nantes Université, mon enseignement porte sur une très longue période allant de la fin du Néolithique à la conquête romaine, correspondant aux âges des métaux (âges du Cuivre, du Bronze et du Fer). Mes recherches portent plus spécifiquement sur l’âge du Bronze (-2500 à -800 avant notre ère) européen et embrassent différentes thématiques : les productions métalliques et les échanges, les pratiques funéraires ou encore l’évolution des pratiques d’enfouissement volontaire (dépôts d’objets métalliques en milieux terrestre et humide). À travers l’étude des vestiges matériels, il s’agit avant tout pour moi d’approcher les hommes et les femmes de ces sociétés de l’oralité et de restituer quelques fragments de leur histoire.
Résumé
Les humains ont de tout temps été exposés à des maladies, à des accidents, à des épidémies et/ou à des problèmes de malnutrition. Concernant les sociétés sans écriture de la Préhistoire et de la Protohistoire, seule l’archéologie est à même de nous éclairer sur l’état sanitaire des populations et sur les soins prodigués en cas de besoin. Bien que les données archéologiques demeurent très lacunaires, elles livrent de nombreuses informations sur le soin et la santé. Elles permettent de démontrer l’existence très ancienne d’une prise en charge des malades, des blessés et des personnes handicapées ; elles témoignent d’opérations chirurgicales réalisées par des spécialistes ayant recours à une pharmacopée adaptée pour anesthésier, calmer la douleur, désinfecter et soigner. Elles nous renseignent aussi sur des maladies comme la peste ou la tuberculose et sur des violences interpersonnelles très anciennes. Le développement d’une archéologie funéraire spécifique (archéothanatologie), l’utilisation de nouvelles techniques d’imagerie médicale et les avancées récentes de la paléogénétique ouvrent de nombreuses perspectives pour évaluer plus justement l’état sanitaire des populations pré- et protohistoriques et leurs capacités à s’organiser collectivement pour venir en aide aux personnes en situation de vulnérabilité.
Bibliographie
– V. Delattre, Handicap : quand l’archéologie nous éclaire, Le Pommier, Inrap, Paris, 2018.
– O. Dutour, La paléopathologie, Ed. du CTHS, Paris (Coll. Préhistoires en questions no 1), 2011.
– A. Froment et H. Guy (dir.), Archéologie de la santé, anthropologie du soin, Éd. La Découverte, Paris, 2019.
– S. Kacki, « Les zoonoses en archéologie. L’interaction homme-animal et la santé des populations anciennes », Archéopages, n° 35, 2012, p. 68-75.
– Conférence d’Olivier Dutour (paléopathologiste et bioanthropologue ; directeur d’études à l’EPHE) sur les maladies et la médecine au cours de la Préhistoire, à consulter sur YouTube.
Sylvie Boulud-Gazo
Sylvie Boulud-Gazo est maîtresse de conférences en archéologie protohistorique et responsable du Master 1 « Archéologie Sciences pour l’Archéologie » à Nantes Université (LARA/UMR 6566 CReAAH).
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