L’histoire, l’ordre et le chaos. Une anthropologie de soi
Lundi 28 février 2022 à 18h | amphi 9 (faculté de médecine)
Présentation du conférencier
Normalien, agrégé d’histoire et ancien membre de la Casa de Velázquez, Philippe Josserand est maître de conférences HDR en histoire médiévale à l’université de Nantes et membre du Centre de recherches en histoire internationale et atlantique (CRHIA). Spécialiste reconnu de la croisade, des ordres religieux-militaires et de la Méditerranée, il a codirigé une dizaine d’ouvrages, dont Prier et combattre. Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge (Fayard, 2009), The Templars and their Sources (Routledge, 2017) et À la rencontre de l’Autre au Moyen Âge. In memoriam Jacques Le Goff (PUR, 2017), et récemment écrit Jacques de Molay. Le dernier grand-maître des Templiers (Les Belles Lettres, 2019), distingué par le prix d’histoire Daniel Ligou, ainsi que L’histoire, l’ordre et le chaos. Une anthropologie de soi (Dépaysage, 2021).
Résumé de l’ouvrage
L’ego-histoire, en un peu plus de trente ans, a acquis un nom et collecté de beaux succès. Cet exercice qui fait dire à l’historien d’où il parle, en soulignant la façon dont il se situe dans l’acte de produire l’histoire, s’est même constitué en un genre. D’un mémoire d’habilitation à diriger des recherches, qu’il a repris et prolongé en l’ouvrant aux interventions de deux autres médiévistes, Julien Théry et Patrick Boucheron, et d’un artiste, Éric Fonteneau, Philippe Josserand a fait un livre, interrogeant son parcours d’homme et d’historien. La discipline qu’il a élue au sortir de l’enfance revêt pour lui une dimension existentielle. Elle l’a tenu face à la béance, lui permettant d’apprivoiser le chaos du monde et celui de l’être pour y reconnaître, en écho à Alberto Manguel, un ordre « d’une beauté, d’une élégance indéfinissable, qui nous atterre et nous attire ». Avec gaîté, pudeur et ironie, l’auteur, dans une écriture tenue et tendue, revient sur lui et découvre au lecteur « sa » fabrique de l’histoire. Jouer le jeu d’une « anthropologie de soi », toutefois, ne signifie pas se prendre au « je ». L’intime a sa part, irréductible par force, mais le récit s’attache d’abord à ce qui distingue et à ce qui unit, à ce qui fait que le « nous », parfois, est un « autre » – aujourd’hui comme hier – et que l’« autre », toujours, résonne en « nous », participant de nos appartenances comme de nos identités et servant de façon décisive à les forger.
Philippe Josserand
Normalien, agrégé d’histoire et ancien membre de la Casa de Velázquez, Philippe Josserand est maître de conférences HDR en histoire médiévale à l’université de Nantes et membre du Centre de recherches en histoire internationale et atlantique (CRHIA).