Lundi 2 décembre 2024 | Annick Peters-Custot
Biographie
Annick Peters-Custot est professeure des Universités en histoire du Moyen Âge à Nantes Université, dont elle dirige actuellement l’UFR d’Histoire, Histoire de l’art et archéologie. Elle est spécialiste de l’Italie méridionale médiévale, du monachisme italo-grec et des contacts et circulations entre l’Occident latin et le monde byzantin entre le VIIIe et le XVe siècle. Elle a co-dirigé plusieurs programmes de recherche, notamment, avec Yann Lignereux, Imperialiter. Le gouvernement et la gloire de l’Empire à l’échelle des royaumes chrétiens, XIIe-XVIIe siècle (École française de Rome/Casa de Velázquez / CRHIA de Nantes / Collège de France…) qui étudie l’impérialité des royaumes médiévaux et modernes. Elle pilote actuellement, avec Pierre Bauduin (université de Caen-Normandie) un programme intitulé Pax Normanna. Conquérir, pacifier, gouverner dans les mondes normands, IXe-XIIe siècle.
Elle est présidente du Comité français des études byzantines et membre de la Commission d’acquisition du Musée du Louvre comme personnalité qualifiée rattachée au nouveau Département des arts de Byzance et des chrétientés en Orient.
Résumé
Cette conférence aborde un sujet de théologie politique portant sur la dimension ecclésiale du pouvoir impérial en régime chrétien, avant la réforme pontificale, dite « grégorienne ». Elle abordera donc frontalement l’association fréquente qui est faite, y compris chez les historiens du Moyen Âge du reste, entre « césaropapisme » et pouvoir impérial byzantin. En d’autres termes, le pouvoir impérial byzantin serait de nature césaropapiste, faisant converger entre les mains du seul basileus les pouvoirs civils et religieux dans une version médiévale du despote oriental hyper-sacralisé, contrairement au pouvoir impérial occidental, en l’occurrence carolingien, où régnerait une répartition plus équilibrée et plus harmonieuse, moins ambiguë aussi, des pouvoirs au sein du binôme pape/empereur. Nous questionnerons ces modèles interprétatifs à partir d’un cas d’étude précis : la réception par la cour de Charlemagne des décrets du concile byzantin de Nicée II (787) sur la vénération des images, et son impact politique. Le propos se situera donc dans la phase 787-794 : Charlemagne est alors roi des Francs et des Lombards.
L’ensemble permettra de revenir sur les notions de césaropapisme, de théocratie, mais aussi de romanité (médiévale) et d’impérialité : car mettant en jeu la question du pouvoir ecclésial du souverain avant même que celui-ci ne prenne le titre impérial, la conférence explorera à la fois les circulations idéologiques impériales hors des empires, et la nature de l’empire romain qui règne comme hyper-modèle impérial chez les médiévaux.
Bibliographie
Les Grecs de l’Italie méridionale post-byzantine. Une acculturation en douceur (IXe-XIVe siècles), Rome, 2009 (Collection de l’École française de Rome, 420).
(Dir., avec C. Rouxpetel et B. Cabouret), La réception des Pères grecs et orientaux en Italie au Moyen Âge (Ve-XVe siècle), Paris, Le Cerf, 2020.
(Dir., avec Fulvio Delle Donne) : Le souverain et l’Église / Il sovrano e la Chiesa, Potenza, 2022 (Imperialiter, 1).
(Dir., avec Yann Lignereux) : La gloire impériale du souverain / La gloria imperiale del sovrano, Potenza, 2024 (Imperialiter, 5).
« Rome-Byzance : le grand schisme des chrétiens », magazine L’Histoire, n° 515, janvier 2024, p. 12-23.
Annick Peters-Custot
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